PEINTURES MURALES

PEINTURES

On trouve dans l’empire Aztèque de nombreuses peintures murales plus ou moins bien conservées. La peinture murale constitue une source de données importante par rapport à la culture de Teotihuacan.

  • L’article de James Q. Jacobs (archéologue à la Arizona State University) en 2001 parle de la tradition artistique de Teotihuacan, des peintures murales polychrome et de l’importance des fouilles archéologiques.Cet article en anglais est disponible sur son site.
    Cet article se concentre sur les hypothèses et la validité de l’interprétation de l’art mural. Tout d’abord, il présente son étude et décrit brièvement l’art mural à Teotihuacan. Ensuite il examine les questions relatives à l’interprétation. Il évoque les questions de datations et les interprétations faites par les archéologues et historiens avant lui (notamment par rapport à questions entre l’analogie entre l’art de Teotihacan et l’art Aztèque, qui divise les chercheurs: par exemple George Kubler [Historien de l’art précolombien et ibéro-américain] a rejeté l’utilisation de l’analogie entre l’art mural aztèque et Teotihuacan contrairement à Laurette Séjourné [archéologue et ethnologue qui a travaillée sur la figure du Quetzalcoatl] qui y voit des liens). Enfin l’article discute d’un thème spécifique, celui de l’interprétation de la religion dans la peinture murale. Il y a une grande diversité et complexité de la nature des signes utilisés dans l’art mural : motif naturalistes, géométriques ou abstraits.Des fleurs, des coquillages et des plumes abondent dans ces peintures.
Tepantitla

Peinture murale du complexe de Tepantitla à Teotihuacan

  • Diana Magaloni Kerpel (Titulaire d’un doctorat en Histoire de l’Art de l’Université de Yale. Directrice du Musée national d’Anthropologie de Mexico. Professeur d’histoire de l’art à Instituto de Investigaciones Estéticas de l’UNAM, spécialisée dans les techniques picturales préhispaniques, est l’un des membres fondateurs du projet Pintura mural prehispánica en México de l’IIE) a rédigé l’article :  » « De vraies plumes et ou d’illusoires: Pigments, techniques de peinture, et l’utilisation de la couleur dans l’ancienne Méso-Amérique »(Article disponible en anglais sur le site revue.org). Elle s’intéresse ici particulièrement à la représentation de la plumes dans les peintures murales. Elle a travaillé sur les techniques utilisées, et a constaté un choix conscient dans la sélection de la matière première utilisée pour créer la couleur, ainsi que la quantité de pigments utilisés pour les différentes teintes. Elle fait une analyse qui mêle le domaine scientifique, le domaine technique et le domaine de l’histoire de l’art. Au début de l’article, elle replace l’art de la plume dans une tradition longuement enracinée dans la Méso – Amérique ( la plume est représentée en peinture depuis les Olmèques jusqu’aux Aztèques ). Puis elle réfléchit sur l’importance des qualités matérielles de la plume comme moyen artistique et esthétique pour créer des significations diverses dans les représentations. Elle termine l’article en évoquant les aspects matériels  de cette tradition en utilisant surtout les écrits et les images du livre 9 du Codex florentin. On apprend entre autre que Teotihuacan excelle dans la création de trois différentes teintes de vert qui sont utilisées pour représenter l’eau, le jade et les plumes (paragraphe 10). Représenter ces plumes au plus proche de l’effet matériel des vrais plumes était une sorte de défi technique pour créer de nouveaux pigments. De plus ces plumes et leurs couleurs créent un sens à la représentation.

    Peinture murale provenant du centre de la région de Tepantitla

ART DE LA PLUME

LA PLUMASSERIE:

La plume joue un rôle très important chez les Mexicas. Cependant c’est peut être le travail le moins connu aujourd’hui. On dispose d’informations sur cet artisanat surtout grâce aux objets appartenant aux collections des musées.

Dans son ouvrage « La civilisation aztèque et l’aigle royal: ethnologie et ornithologie », Michel Gilonne ( (Docteur ès Sciences) donne quelques informations sur la plumasserie aux pages 37 et 38. Ce livre est disponible en version numérisée sur harmatheque.com . Elle évoque l’importance du tribut en plume chez les Aztèques. Elle cite le codex de Florence qui montre deux artisans plumassiers en train d’assembler un panache de plumes de Quetzal d’après une commande.

L’article « Art Azteque – Part 2 » de Manuel Aguilar-Moreno (chercheur mexicain, professeur d’histoire de l’art à l’université d’État de Californie. Ses recherches portent sur l’art et l’histoire de l’Amérique latine, et plus particulièrement du Mexique préhispanique) nous donne d’importantes informations sur cet art de la plume (à partir de la page 12) et des planches illustrant ses propos sont visibles à la fin de l’article .

Il explique le fait que c’est un art très précieux pendant la période des Mexicas, mais qu’après l’arrivée des Espagnols cet art à presque totalement disparu. Il évoque les artistes du village AMATLAN (quartier de Tenochtitlan) qui à titre exceptionnel était réputé pour leurs travaux sur la plume. L’auteur développe la pratique de cet art (outils, espèces d’oiseaux utilisés par exemple, le quetzal ou le colibri) ainsi que la symbolique des couleurs des plumes ( les couleurs les plus précieuses étant le bleu et le vert, symbolisant l’au et l’agriculture, deux valeurs fondamentales dans la société Aztèque).

Oiseau tropical des fôret d'Amerique centrale. Le Quetzal vit dans la canopée, dans la partie supérieure des arbres. c'est aujourd'hui une espèce en voie de disparition

Enfin il cite un petit nombre d’ouvrages originaux conservés encore aujourd’hui: par exemple, la coiffe de Motecuhzoma II.

Coiffe en plumes du Mexique précolombien conservée au Museum für Völkerkunde de Vienne. Elle est découverte, en 1878, par Ferdinand von Hochstetter (géologue et premier directeur du nouveau musée d’Histoire naturelle de Vienne). Elle est documentée pour la première fois en 1596 dans l’inventaire de la collection Ambras, l’un des plus grands cabinets de curiosités de son temps – propriété de l’archiduc Ferdinand II du Tyrol. Ayant une connaissance toute relative des sources documentaires sur le Mexique préhispanique, Hochstetter identifie la pièce comme une sorte d’éventail ou d’« écusson » porté sur le dos par les officiers militaires aztèques de haut rang de la cour de Moctezuma. Il fait restaurer l’objet, gravement endommagé, selon cette interprétation. Hochstetter spécule également sur le fait que ce « chapeau mauresque» (tel qu’il fut décrit dans l’inventaire de 1596) avait été hérité par Ferdinand de son oncle l’empereur Charles Quint, qui l’aurait lui-même reçu d’Hernán Cortés, parmi les « cadeaux » qui lui furent offerts par Moctezuma en 1519.

*LE TISSAGE:

Après la conquête, la plumasserie n’est plus qu’un objet de curiosité pour les espagnols. Le tissage prend alors beaucoup d’importance dans l’artisanat du Mexique.

Le site Persée nous propose des revues en ligne, dont une à ce sujet : « Survivance de quelques techniques précolombiennes dans le Mexique moderne », par Jacqueline de Durand-Forest (Docteuresse Lettres et directeur de recherche au CNRS, spécialiste des chroniqueurs indigènes et de l’artisanat aztèque. Elle a enseigné la langue et la civilisation nahuatl à l’EHESS et à l’Université de Paris-VIII). Cet article est tiré du Journal de la Société des Américanistes, Année 1966, Volume 55  , Numéro 55-2, p. 525-561. Cet article est très bien rédigée, mais cependant il contient des illustrations pour lesquelles le site n’a pas reçu d’autorisation de diffusion. Il évoque la disparition de certains arts après l’arrivée des espagnols , puis il décrit la technique du tissage.