Héritage du quetzal

Quetzal resplendissant (Pharomachrus mocinno ) . Les plumes caudales étaient tout particulièrement prisées des Aztèques: partie constitutive des attributs des dieux et et des tlatoani, leur commerce alimentait un secteur économique prospère soutenu par des échanges et des tributs. Elles possédaient également une valeur monétaire.

 

Les plumes du quetzal étaient estimées dans les cultures plus anciennes de la  Mésoamérique telles que celle des Mayas de l’époque classique et la civilisation de Teotihuacan.

  • Le livre en anglais The Aztecs, de Michael Ernest Smith – professeur d’Anthropologie à la School of Human Evolution and Social Change ( ancien département Anthropologie) à la  Arizona State University – publié chez John Wiley & Sons, 2003, partiellement numérisé par Google Books.                                         Page 94 l’auteur revient sur cet héritage de l‘imago du quetzal, l’un des liens cruciaux au passé qui influenceront la société mixteca et la légitimeront territorialement et politiquement.

Quetzal resplendissant (Pharomachrus mocinno ) des forêts humides du Mexique

Fondation

 

L’épopée légendaire du peuple mexica est le récit d’une migration mystique menée par la figure du dieu tribal Huitzilopochtli,

Huitzilopochtli codex Telleriano Remensis, page 5, BNF

 » le colibri venu de la gauche « , chef et guide spirituel de la nation qui reçoit plusieurs visions de la terre promise.

Il existe deux versions de l’apparition de Uitzilopochtli ( ou Huitzilopochtli ) toutes deux évoquant la venue au monde du dieu grâce à une boule de duvet fécondée tombée du ciel ( « pelotilla de pluma », Sahagún ) :

  • Celle recueillie par le frère Bernardino de Sahagún, (1500 – 1590 ), missionnaire  franciscain dans la Historia general de la cosas de nueva España, pp.235 à 237, tome 1, livre 3 chapitre 1, texte en espagnol présenté et annoté par Carlos Maria de Bustamante (1774 – 1848 )  –  juriste, indépendantiste, historien et politicien mexicain –  1829, éditions de Alejandro Valdes, Mexico, vol. 1, numérisé intégralement par Google Books.
  • celle décrite dans l’Historia de los Mexicanos por sus pinturas, auteur anonyme, vers 1530, chap. 11, traduit en anglais et publié par Henry Phillips Jr. ( 1838  – 1895 ) – archéologue et numismate, secrétaire général de la Numismatic and Antiquarian Society of Philadelphia et de l’ American Philosophical Society – après lecture de l’American Philosophical Society, octobre 1883, publié en totalité sur le site de la FAMSI par Alec Christensen.
  • L’extrait de la p.344 de L’origine des Aztèques, de Christian Duverger, seuil, 1983, numérisé sur Google Books.                                                                                           L’auteur met en évidence le fait que les oiseaux – leurs plumes précieuses –  sont une part constitutive de l’image de la terre promise dans la sémiologie nahuatl, en citant le texte de la Crónica mexicáyotl .
  • La page 30 de l’œuvre de la Crónica mexicáyotl, texte en nahuatl avec traduction en espagnol, écrit à la fin du XVI siècle par Fernando ou Hernando (de) Alvarado Tezozómoc (vers 1525-1530 – après 1609) , chroniqueur indigène mexicain, arrière-petit-fils de l’empereur aztèque Axayacatl par son père et le petit-fils de Moctezuma II par sa mère, publication de l’Universidad national autónoma de México, 1998  ( 3ème édition ), partiellement numérisé par Google Books.                                                                                                                        L’auteur y rapporte la harangue de Huitzilopochtli faite à son peuple pendant la migration, leur décrivant la terre promise comme le lieu où se trouvent toutes sortes de  » plumes précieuses […] xiuhtototl, […] tzinitzcan  » .

 

Trogon masqué ou Tzinitzcan ( trogon personatus )

 

  • Le récit Historia de las Indias de Nueva – España y islas de tierra firme de Diego Durán ( 1537 -1588 ), missionnaire dominicain et historien espagnol ayant vécu en Nouvelle Espagne au XVI siècle,  texte intégral en espagnol annoté et complété par José Ramirez, publié par les éditions J.M. Andrade y F. Escalante, 1867, en téléchargement sur Google Books.                                                                              Au chap.5, p.39, Durán décrit également le contenu de la vision de Tenochtitlan comme le lieu où se trouve de nombreuses plumas associées à d’autres objets précieux.
  • Le Codex Ramírez (également connu comme le codex Tovar) XVI siècle, époque post -coloniale intitulé originellement Relación del origen de los indios que hábitan esta Nueva España según sus Historias, décrit la deuxième vision de Huitzilopochtli – celle localisant la cité – de manière différente par rapport à la version vulgarisée de l’aigle posé sur un cactus tenant un serpent dans ses serres.                                   Les feuillets sont numérisés intégralement et mis à la disposition du public sur le site de la John Carter Brown Library, Brown University, à la page d’archives des images  de l’ancienne Amérique .                                                                           Selon Christian Duverger, dans L’origine des Aztèques,op. cit.  p.113, dont l’extrait est numérisé sur Google Books,  ce document parle d’un aigle qui  » se nourrit des plus délicats oiseaux  » au sommet d’un cactus entouré d’une  » […] quantité de plumes vertes, bleues, rouges, jaunes et blanches; ce sont les plumes des oiseaux précieux dont se nourrit cet aigle  » . L’aigle lui – même est décrit comme ayant un ramage  » de plumes précieuses et resplendissantes »où se trouve un tunal ( figuier de barbarie ) et tout autour «  […] une grande quantité de plumes vertes, bleues, rouges, jaunes et blanches des oiseaux précieux dont se nourrit ( un ) aigle […] ».
  • La même description se retrouve dans la Crónica mexicáyotl ( voir plus haut ), dont le passage est cité à la page 15 de l’ouvrage Aztecs : an interpretation , de Inga Clendinnen,  professeur émérite d’ Histoire à La Trobe University, Melbourne, publié par Cambridge University Press, 1995, partiellement digitalisé par Google Books.   Le texte dit :  » ( et ils virent que , NdT)  […] son nid […] était constitué de toutes sortes de plumes précieuses… ».
Codex Ramirez – planche 4a.
El Tunal con el Aguila que hallaron en la laguna
JCB Archive of Early American

Sacrifices

Les rites mexicas comportaient notoirement des sacrifices de sang, la nourriture des dieux, oeuvre nécessaire à assurer la résurgence quotidienne du Soleil.

  •  A ce sujet on pourra utilement se référer au compte – rendu de Claude-François Baudez, Archéologue, directeur de recherche honoraire au CNRS, publié dans le Journal de la société des américanistes , 91-1 | 2005, mis en ligne le 29 septembre 2006 par le site Revues.org ;
  • Ainsi qu’au compte – rendu de Guilhem Olivier, Docteur en Études Latino-Américaines, Université de Toulouse Le Mirail,  publié dans L’Homme, 180 | octobre-décembre 2006, mis en ligne le 25 octobre 2006 par le site Revues.org;

tous deux concernant le livre Le sacrifice humain chez les Aztèques de Michel Graulich de l’académie royale de Belgique, publié chez Fayard, 2005.                                                 Ces notes de lecture complémentaires reprennent les principaux thèmes abordés par Graulich et les hypothèses formulées par celui – ci, en les résumant point par point.

  • La page en anglais Human sacrifice in aztec culture  d’auteur inconnu, publié le 2 septembre 2010 sur le site Articlesbase, offre un résumé des origines de ces rites, des dieux principaux qui en bénéficient, des guerres fleuries qui les alimentent.
  • Le livre de Mythes et rituels du Mexique ancien préhispanique par Michel Graulich , 1987 , 463 pages, numérisé partiellement par Google Books.                                      A la page 191, Michel Graulich cite les Anales de Cuauhtitlan l’une des trois parties composant le Codex Chimalpopoca , document indigène colonial qui figure officiellement dans la Colección Antigua de l’Archivo Histórico de l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire à Mexico sous le numéro 159 ( dont la digitalisation est en projet par la Wired Humanities Projects de l’université de l’Oregon, ISA).                                                                                                                             En se basant sur les informations du Codex , l’auteur cite dans cet extrait les trois divinités  » [ …] Tezcatlipoca, Ihuimecatl,  »Corde – Plume  » ( c’est à dire corde sacrificielle ) et Toltecatl ( qui, selon la tradition aztèque ) voulaient des sacrifices humains  » contrairement à Quetzalcoatl, auquel ils tendent un piège .
  • L’article en anglais The multiple Identities of Aztecs craft Specialists de Elisabeth M. Brumfiel, professeur d’archéologie aztèque, présidente de l’ American Anthropological Association (AAA), publié dans Archeological Papers of the American Anthropological Association, numéro special : Craft and Social Identity, volume 8, 1er numéro,pages 145–152, Janvier1998 – mis en ligne le  28 juin 2008 sur le site Wiley online library.                                                                                        A la page 148 ( page 4 du document en format Pdf ) l’auteur indique que les artisans spécialisés dans le travail des plumes, imitaient les castes nobiliaires – voire, selon le frère Bernardino de Sahagún, [ (1500 – 1590 ), missionnaire  franciscain dans la Historia general de la cosas de nueva España, pp.235 à 237, tome 1, livre 3 chapitre 1, texte en espagnol présenté et annoté par Carlos Maria de Bustamante (1774 – 1848 )  –  juriste, indépendantiste, historien et politicien mexicain –  1829, éditions de Alejandro Valdes, Mexico, vol. 1, numérisé intégralement par Google Books ] atteignaient le niveau de prestige de ceux – ci –  en offrant des sacrifices humains à Coyotl Inaual, la divinité tutélaire de leur corporation, en achetant des esclaves sur les marchés.

Scène de sacrifice
Codex Magliabechiano

  • La Conférence de M. Michel Graulich  et sa suite in: École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire. Tome 106, 1997-1998. 1997. pp. 33-44, numérisée par Persée.                                                                               P.38 l’auteur décrit le cadre formel du sacrifice ainsi que les relations particulières liant le sacrifiant au sacrifié – ce dernier étant adopté pendant tout le temps précédant son immolation par le premier, qui ne pouvait manger sa chair, sa  »propre chair  ».
  • L’extrait du livre Tlaloc et Huitzilopochtli, dieux du panthéon aztèque, mémoire de maitrise de Sophie François ; sous la dir. de Adelaïde de Chatellus maitre de conférence à Paris IV – Sorbonne, département de Littérature contemporaine en langue espagnole et théorie du texte, éditions Lulu.com, extraits numérisés par Google Books.                                                                                                               A la page 39, l’auteur indique que le duvet d’aigle qu’on appelle tlapotōnīlli ( définition disponible d’après le frère Bernardino de Sahagún, (1500 – 1590 ), missionnaire  franciscain dans la Historia general de la cosas de nueva España, dans le dictionnaire en ligne de langue nahuatl  sur le site créé par Alexis Wimmer ) est  » un symbole guerrier et sacrificiel  » que l’on accrochait aux cheveux des sacrifiés.


La figure à 4 rebords '' 4 mouvement '' ( à droite ) symbolise le 5ème Soleil destiné un jour à sa propre destruction .
Les plumes des ailes et de la queue de l'esprit guerrier sortant du soleil ( partie du bas ) sont remplies de couteaux sacrificiels.
La figure ailée de plumes d'aigles et quetzalli ( à gauche ) représente un guerrier - aigle montant au ciel.
Cloche huehuetl, bois, 96cm, Malinalco, Musée national d'archéologie du Mexique.

  • Le livre en anglais Time and sacrifices in the aztec cosmos de Kay Almere Read, professeur associé du département des religions comparées à l’ Université DePaul, éditions Indiana University Press, 1998, partiellement numérisé par Google Books.                                                                                                                             A la note 110 de la page 256 se rapportant à la page 75 du texte,  l’auteur rappelle que les victimes offertes en sacrifice à Huitzilopochtli étaient parfois bleuies , badigeonnées de colle et recouvertes de plumes afin de réactualiser la naissance de Huitzilopochtli.
  • L’article de Michel Graulich Les mises à mort doubles dans les rites sacrificiels des anciens Mexicains in: Journal de la Société des Américanistes. Tome 68, 1982. pp. 49-58, numérisé par Persée.                                                                                 L’auteur revient p.50 sur les attributs des sacrifiés incarnant les 400 mimixcoa exterminés par quatre personnages envoyés par le Soleil, soit entre autres :              –  les boules de duvet sur la tête ( ihuitl ) ;                                                                      – l’ornement occipital d’e plumes d’aigle ou de héron ( aztaxelli ou cuauhpilolli ).  Cependant que Graulich considère que  :  » les ornements les plus caractéristiques étaient la craie et le duvet ( tizatl, ihuitl ), qui à eux seuls suffisent déjà pour marquer un guerrier voué à l’immolation  ».


Brasier en céramique figurant un guerrier déifié
Aztec (circa AD 1500)
Mexico City, Mexico
Museo Nacional del Virreinato, 10-133646

  • L’ouvrage  en italien –  L’occupazione del paesaggio. Aztechi ed europei nella valle del Messico ( titre original : Eating landscape : aztec and european occupation of Tlatocan ), de Philip P. Arnold, professeur associé en  sciences de la religion à la Syracuse University, spécialisé dans les traditions amérindiennes, publié chez Jaka Books, 1999, numérisé partiellement par Google Books.                                             A partir des informations contenues dans le livre IX de Sahagun, pages 110 – 111 l’auteur décrit  l’immolation des enfants au dieu de la pluie Tlaloc , leurs parures frontales de plumes de quetzal  –  symbole de richesse et d’abondance apportée par des pluies bienfaitrices, évocatrices des feuilles de maïs par leur forme, mais également appréciées à cause de leur couleur vert sombre, que l’on croyait attirer l’humidité –  et leur transports sur des lits faits des plumes les plus précieuses des quetzal, celles de la queue. Il s’ensuivait des libations et d’autres offrandes de plumes déposées sur l’autel de Tlaloc par la noblesse aztèque.


Sacrifice d'enfants
Codex Telleriano - Remensis


Dépouille d'enfant
Fouilles du Templo Mayor

  • Le livre en italien, Il culto degli astri tra gli aztechi de Yólotl González Tórres, historienne mésoaméricaniste mexicaine spécialiste de la civilisation aztèque et d’anthropologie des religions, docteur en anthropologie et chercheur à la direction d’ethnologie et d’anthropologie sociale de l’INAH (Institut national d’anthropologie et d’histoire du Mexique), publié par Mimesis Edizioni, 2004, partiellement numérisé par Google Books.                                                                                                       Pages  55 -56 l’auteur décrit les rites célébrant le culte du Soleil qui correspondait à la période calendaire comprise entre ce océlotl et nahui ollin . A cette occasion on choisissait un prisonnier incarnant le  »messager du soleil « , dont les cheveux étaient parés de plumes blanches, portant un bâton avec des lanières de cuir se terminant par des plumes d’aigle. Son ascension solitaire jusqu’au sommet du quauhxicalli figurait la course du soleil, auquel il devait s’adresser selon des formules établies. Suite à cela le « messager  » était sacrifié et consommé, son cœur offert au soleil. Selon Sahagùn, l’effigie du dieu était à cette occasion recouverte d’un plumage appelé quetzaltonaméyotl et des cailles lui étaient sacrifiées.

Les oblations de sang n’étaient pas nécessairement mortelles ni assumées par des captifs : les scarifications au moyen de grandes plumes d’oiseau étaient d’usage courant chez tous les Aztèques – peuple, prêtres, tlatoani, en remerciement ou en supplication.

  • L’article Quelques travaux récents sur l’Amérique moyenne, Journal de la Société des Américanistes, 1906, vol. 3, n° 2, pp. 341-344, présente le mémoire de Zelia Maria Magdalena Nuttal – spécialiste américaine des cultures mexicaines préaztèques et des manuscrits précolombiens et membre du Peabody Museum de Harvard et du Musée national d’anthropologie de Mexico – A penitential rite of the Ancient Mexicans , où sont mentionnées les pratiques oblatoires mexicas.
  • La page en anglais dédiée Death vs Autosacrifice   – Heather N. Blucher, étudiante, designer graphique à la Pacific Lutheran University –  sur le site de l’université. A partir des écrits de Felipe Solis ( , archéologue mexicain et conservateur du Musée d’Anthropologie de Mexico ) et d’autres sources,  l’auteur compare les deux pratiques du sacrifice.

Rites mortuaires et inframonde

La mort chez les Aztèques fait l’objet de rituels complexes et différents selon le statut social du mort . Il n’y a pas de tombes monumentales chez les Mexicas qui pratiquaient la crémation.


crémation d'un tlatoani au Cuauhxicalco devant le Templo Mayor
Codex de Florence, livre 12

 

  • Pour en savoir davantage, l’article en espagnol Escatologia y muerte en el mundo nahuatl precolombino, de  Patrick Johansson – docteur de Lettres à l’université de la Sorbonne, professeur de philosophie à la faculté de Philosophie et Lettres de la UNAM, chercheur à l’Instituto de Investigaciones Históricas de cette même université –  page 180 à  page 199 ( 149 à 167 du document ) in Estudio de cultura nahuatl, de l’Instituto de Investigaciones Históricas, 2000.                                          L’auteur analyse les notions de mort, de génération et dé-génération ( le cadavre, l’excrément, l’infertilité )  dans la pensée aztèque.


Scène de coprophagie sacrée exécutée par un prêtre ( carré du bas, à droite )
Codex Borgia, feuillet 10

  • Pour en savoir davantage, le livre en anglais  Handbook to Life in the aztec World, écrit par Manuel Aguilar-Moreno,  professeur associé d’Histoire de l’Art à la  California State University à Los Angeles, expert des civilisations précolombiennes et de l’histoire coloniale du Mexique, publié par Oxford University Press, 2007, partiellement numérisé par Google Books.                                                               Les pages 166 à 168 y sont dédiées à la description des cérémonies funéraires.
  • L’article  Atamalcualiztli ou à la recherche du tamoanchan perdu essai d’interprétation d’une fête religieuse des anciens mexicains , de Patrick Saurin, docteur en Histoire, in Archives de sciences sociales des religions [En ligne], 119 | juillet – septembre 2002, mis en ligne intégralement par le site Revues.org le 05 septembre 2011.                                                                                                     Page 159 ( correspondant à la page 13 du document téléchargeable en forma Pdf ) l’auteur citant le récit de Duràn au sujet du Tamoachan – sorte de paradis évoqué dans l’hymne sacré de l’Atamalcuatzli –  évoque la descente du jeune prince Piltzintecuhtli dans l’inframonde où  » paré de ses plumes  » il s’étend pour accomplir l’acte de germination.


Le cadavre des sacrifiés demeurait 4 jours parmi les vivants , selon la tradition quetzalcoatlienne du cycle de tanatomorphisme et fécondation .
'' Tant l'excrément que le cadavre sont tanatogènes et par conséquent doivent être recyclés au niveau culturel '' P. Johansson , op. cit.
Codice Vaticano Rios, feuillet 11

  • Le livre en anglais Living with the dead : mortuary rituals in Mesoamerica de James L. Fitzsimmons, assistant – professeur en anthropologie au Middlebury College, publié par la University of Arizona Press en 2011, partiellement digitalisé par Google Books.                                                                                                                      Dans cet ouvrage dédié aux rituels funéraires, l’auteur cite page 215 le Codex Ixtlilxochitl – un codex colonial du XVIIe siècle attribué à Don Fernando de Alva Ixtlilxochitl, noble indigène, document numérisé par la Fondation FAMSI – qui décrit l’inhumation de Nezahualpilli, tlatoani de Texcoco dont le corps revêtu de plumes et d’autres accessoires fait l’objet d’une crémation.

Nezahualpilli, tlatoani de Texcoco, portant un maxtlatl à la taille (Codex Ixtlilxochitl)

  • Codex Telleriano-Remensis: Ritual, Divination, and History in a Pictorial Aztec Manuscript, livre en anglais de Eloise Quiñones Keber, professeur d’histoire de l’art au Baruch College et au CUNY Graduate Center, spécialiste en art précolombien, publié par la University of Texas Press,1995.                                                               P. 142 l’auteur commente les contenus iconographiques du feuillet 2R concernant la Veintena 10 Hueyhmiccailhuitl, la  » grande fête des morts  » dont le symbole composite assemble un paquet posé sur une plateforme, des feuilles de papiers funéraires blancs et une coiffe de plumes blanches,  ainsi que d’autres symboles.

Rites de régénération

La société aztèque est éminemment religieuse. Il faut nourrir les dieux, les honorer, re – présenter les mythes fondateurs et leurs principaux intervenants afin de réactiver les énergies de la nature.
Dans cette logique mystique, la plume en tant qu’attribut divin et expression céleste de la vie et du soleil est nécessairement investie pour être un accessoire cérémoniel de premier ordre ainsi qu’une offrande précieuse.

Voici :

  • Une vidéo en anglais, The aztec empire 2/5, ajoutée le 14 septembre 2008 par Documentales Mexico sur You Tube.                                                                           Le documentaire sur la société aztèque précortesienne introduit sans exploitation du sensationnel aux rites sacrificiels aztèques ( à 5mn 50 du début ).

  • Le livre en espagnol Dioses prehispánicos de México: mitos y deidades del panteón náhuatl  par Adela Fernández, cinéaste écrivain mexicaine, publé par Panorama Editorial en 1992, partiellement numérisé par Google Books.                                     L’offrande de la plume est présente dans le texte concernant la création du cinquième soleil dans  la Leyenda de los solesl’une des trois parties composant le Codex Chimalpopoca ( numérisé en nahuatl par Les Editions Sup-Infor qui publient des textes et sources en diverses langues amérindiennes ) , document indigène colonial qui figure officiellement dans la Colección Antigua de l’Archivo Histórico de l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire à Mexico sous le numéro 159 ( dont la digitalisation est en projet par la Wired Humanities Projects de l’université de l’Oregon, ISA) . La Leyenda narre la réunion des dieux à Teotihuacan  afin de recréer un nouveau soleil, de l’immolation des deux dieux, Nanahuatzin le laid et Tecciztecatl l’orgueilleux, et des 4 jours de pénitence et d’offrandes de manquetzalli ( plumes précieuses ) qui ont précédé leur sacrifice.

Il s’agit de l’affrontement de la lumière et des ténèbres, du soleil contre les ombres de la nuit.

  • La p.16 du livre mitos aztecas y mayas, en espagnol, de Karl Taube, mésoaméricaniste américain, archéologue, épigraphiste et anthropologue, depuis 2006 professeur d’anthropologie au College of Humanities, Arts, and Social Sciences de l’Université de Californie à Riverside, publié par les éditions Akal, 1996, partiellement numérisé par Google Books.                                                         L’auteur y relate page 16 la création du soleil à Teotihuacan et à la page 17 l’importance de la conjoncture de la naissance de jumeaux – associés au dieu des difformités Xolotl, considérés comme des êtres malfaisants par les Aztèques et par conséquent sacrifiés à la naissance –  et le renouveau calendaire des forces cosmiques.

Les rituels de régénérations et les sacrifices étaient étroitement liés.

  • L’extrait de la page  29 du livre en anglais On rituals de Gunter Berghauss – lecteur au département de dramaturgie du Theatre History and Performance Studies , Université of Bristol, a publié des études au sujet de l’anthropologie du théâtre, des rituels, des performances d’avant – garde, du théâtre baroque et de la Renaissance – oeuvre publiée par les éditions Routledge, 1999, numérisée partiellement par Google Books. L’auteur indique ce rapport étroit entre sacrifice et renouvellement des forces cosmiques, car le sang était la substance la plus précieuse à offrir aux dieux.


Divinité accouchant ( grand carré du haut, à gauche )
Codex Borbonicus, feuillet 13

Le jeu de balle sacré – appelé tlachtli ou ollamaliztli – était un rite de représentation cosmogonique où les dieux présidaient aux affrontements. Lié aux cérémonies propitiatoires  selon la tradition aztèque , l’enjeu consistait à satisfaire les divinités en échange de pluies fertiles et d’abondance.

  • Le livre en italien Miti aztechi de Marcella Vasconi, professeur de Lettres à l’université Catholique de Milan, publié par Giunti editore en 2002.                                L’auteur revient  p.82 sur le mythe fondateur du rite du tlachtli , le défi entre Huemac, tlatohani de Tollan après Quetzalcoatl ( d’après le texte aztèque Anales de Cuauhtitlan l’une des trois parties composant le Codex Chimalpopoca , document indigène colonial qui figure officiellement dans la Colección Antigua de l’Archivo Histórico de l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire à Mexico sous le numéro 159 : le matériel contenu dans les Anales à propos de Huemac à été consigné par Jaime Arredondo, professeur d’art et mythologie à la Parsons New School of Design, dans une page dédiée sur le site du webmaster Eric Rosenfield, ) et les dieux de la pluie. Huemac mit en jeu les plumes précieuse de quetzal et de même en firent les dieux; cependant ces derniers, perdants, essayèrent de tromper Huemac en remplaçant les quetzalli avec des feuilles de maïs. Huemac en fut fâché et se fit restituer à la place pierres précieuses et plumes. Pour punir son avidité les dieux menacèrent son peuple de famine.


Tlachtli aztèque
Codes Borgia, folio 45

  • L’article L’arbre interdit du paradis aztèque ,de  Michel Graulich, spécialiste des religions du Mexique ancien, directeur d’études à l’Ecole pratique des Hautes Etudes (section des sciences religieuses) et professeur à l’université libre de Bruxelles,  in: Revue de l’histoire des religions, tome 207 n°1, 1990. pp. 31-64, numérisé par Persée.                                                                                                                L’auteur décrit à la page 56 le rite de Atamalcualitzli,  » la danse la plus solennelle  » de la nation aztèque, liée au renouveau de la nature, selon le manuscrit Histoire des Indes de Nouvelle Espagne et des Îles de la Terre Ferme –  appelé aussi Codex Duràn  [  rédigé par  Diego Duràn  ( Espagne vers 1537 — 1588)  missionnaire dominicain et historien espagnol ayant vécu en Nouvelle Espagne, traduit de l’espagnol, annoté et présenté par Doris Heyden, spécialiste de la Méso-Amérique, en particulier des civilisation du Mexique central, co – fondatrice du cercle Mexican Renaissance; vol.210 de la coll. : The civilization of the  American Indian series  , publié par University of the Oklahoma Press, numérisé intégralement par Google Books ].                                                                                                                        Ce rite – célébré dans le temple de Huitzilopochtli en l’honneur de Xochiquetzal (  » fleur – belle plume  » ) – organisait des danses exécutées par des enfants portant des costumes de plumes d’oiseau  » très bien ornés de plumes riches, vertes et bleues et rouges et jaunes  » ( Duràn, op.cit. ).

    Représentation de Xochiquetzal (Codex Ríos, recto du folio 14)

  • L’ouvrage en anglais Daily life of the Aztecs : people of the sun and earth, par David Carrasco – historien des religions du Mexique, professeur d’études Latino – américaines en collaboration avec le département d’Anthropologie de la faculté des Arts et Sciences à l’université de Harvard,  directeur du Moses Mesoamerican Archive and Research Project, créé par l’université du Colorado – en collaboration avec Scott Sessions, candidat au doctorat au département des Religions de l’université de Princeton. Livre publié par Greenwood Publishing Group en 1998 et partiellement numérisé par Google Books.                                                                    A la page 116 les auteurs décrivent le processus de transformation des jeunes prêtresses en incarnations de la déesse Cihuacoatl lors de la cérémonie sacrée du Quecholli, pendant laquelle les jeunes femmes portaient des plumes sur leurs jambes et leurs bras ainsi que les couleurs associées à la fertilité peintes sur leur visage.
  • Cihuacoatl ou Cihuateteo, Classic Veracruz , El Zapotal, Veracruz, Mexico, A.D. 600/900, terre cuite et pigment; 110 x 75 x 64 cm, Museo de Antropología de Xalapa, 49 P.J. 4033, Photograph © Michel Zabé, G34871

  • Le livre en italien, Il culto degli astri tra gli aztechi de Yólotl González Tórres, historienne mésoaméricaniste mexicaine spécialiste de la civilisation aztèque et d’anthropologie des religions. Elle est docteur en anthropologie et chercheur à la direction d’ethnologie et d’anthropologie sociale de l’INAH (Institut national d’anthropologie et d’histoire du Mexique), publié par Mimesis Edizioni, 2004. Dans le cadre des cultes rendus au Soleil, l’auteur rappelle que le Nahui Ollin était le jour de la fête de la  »maison Aigle  » le Quauhcalli, des guerriers – aigles dédiés à l’astre.


Le personnage porte les plumes blanches et noires de l'aigle, symbole du Soleil
Fresque tlaxcaltèque du site archéologique de Cacaxtla, musée d'anthropologie de Mexico 

 

 

 

Commerce et rites sacrificiels

Le sacrifice humain était, dans la civilisation, comme dans toutes les autres civilisations précolombiennes de Mésoamérique extrêmement courant et essentiel comme l’attestent plusieurs documents indigènes et espagnols ainsi que de nombreuses découvertes archéologiques.

Dans le cadre du rite tout un apparat matériel était nécessaire, dont des plumes précieuses.

L’inflation des rites sacrificiels permit donc à la corporation des négociants (les pochtecas) de s’enrichir à travers leur commerce avec l’Amérique tropicale.

Les Dieux

La plume est un attribut qui apparait régulièrement dans l’iconographie et les textes dédiés aux dieux du panthéon aztèque. L’identification de l’espèce avicole à laquelle appartient le plumage représenté est d’ailleurs un élément formel de reconnaissance des divinités.

  • l’extrait du livre  Aztecs : an interpretation , de Inga Clendinnen,  professeur émérite d’ History à La Trobe University, Melbourne, publié par Cambridge University Press, 1995, digitalisé partiellement par Google Books. Pages 216 à 218, l’auteur – citant Sahagun entre autres – explicite la vision esthétique et l’admiration révérencielle de la plume chez les Aztèques, pour lesquels elles étaient  »The shadows of the sacred Ones  », l’ombre des divinités, leur émanation.

Le Tonanamatl, l’almanach divinatoire contenu dans le Codex Borbonicus conservé à la BNF et numérisé intégralement sur le site de la FAMSI, associe à chaque jour un dieu tutélaire :

  • L’article L’avifaune dans le Codex Borbonicus de Michel Gillone, ethno – ornithologue, président de l’association culturelle LUPUNA, in: Journal de la Société des Américanistes. Tome 64, 1977. pp. 29-42, numérisé par Persée.                      Cette étude reprend la figure de l’oiseau en tant que  »compagnon des dieux  » de chacune des treize série des jours de l’almanach et leur évolution dans le codex.

Les principaux dieux et leurs attributs de plumes :

  • Cette vidéo en anglais , Aztec Gods Documentary, durée 7mn27,  publiée le 1 mars 2011 par MiggelMolina Channel sur You Tube, est une introduction rapide et illustrée aux principaux dieux du panthéon mixeca et à leur relation avec la tradition de  régénérescence cyclique de l’univers : les 5 Soleils.

  • Dioses prehispánicos de México : mitos y deidades del panteón náhuatl , livre en espagnol de Adela Fernández, cinéaste écrivain mexicaine, publié par Panorama Editorial en 1992, partiellement numérisé par Google Books.                                    La naissance de Huitzilopochtli, surgissant du ventre de sa mère déjà armé et revêtu d’un manteau de plumes de colibri chatoyantes y est décrite.                           On peut y lire page 129 la description de Xochipilli, dieu du printemps et du renouveau, représenté portant un panache de plumes de quetzal et de guacamaya.
  • Costumes et attributs des divinités du Mexique selon le P. Sahagún , Eduard Seler, anthropologue, ethnologue, historien, linguiste, épigraphiste et académicien allemand,  in: Journal de la Société des Américanistes. Tome 5, 1908. pp. 163-220, numérisé par Persée.                                                                                             Dans cet article l »auteur examine les figures des 14 divinités principales aztèques en s’appuyant sur l’étude comparée du manuscrit de Sahagún et de plusieurs codex  ( Florentinus, Boturini, Telleriano Remensis ).                                                   Ainsi il apparait que Huitzilopochtli était représenté portant un ornement céphalique de plumes de perroquet totzli, jaunes et fines, ainsi qu’un disque d’oreille de plumes bleues, mais qu’il existe des variantes, comme le couvre chef de plumes moitié blanches, moitié rouges rapportées dans le manuscrit original aztèque de Sahagun.                                                                                                                      Le dieu partage avec Tezcatlipoca, Otontehcutli et Atlaua le port d’un bouclier iuiteteyo « pourvu de balles de plumes ».                                                                        Le dieu Paynal, messager de Huitzilopochtli, porte comme lui le uitzitzil – naualli, le manteau de plumes de colibri, un vêtement de plumes précieuses rouges de tlauhquechol porté sur une camisole, un quetzalapanecayotl.                                   Le dieu Tezcatlipoca arbore une parure de plumes à la tonalité jaune dominante, avec des éléments rougeâtre et vert.

Tezcatlipoca, portant les valeurs chromatiques jaune, vert et rouge, ici coiffé de quetzalli
Codex Borgia

  • Description des divinités d’après les textes en nahuatl et leur représentation dans les Códices, de Jacqueline Durand-Forest,  Docteur ès Lettres et directeur de recherche au CNRS, spécialiste des chroniqueurs indigènes et de l’artisanat aztèque, a enseigné la langue et la civilisation nahuatl à l’EHESS et à l’Université de Paris-VIII, in: Journal de la Société des Américanistes. Tome 64, 1977. pp. 9-17, numérisé par Persée.                                                                                          L’auteur mentionne les similitudes et les différences dans l’apparat de neuf dieux par l’étude comparée des textes en nahuatl des Codex Florentino et del Real Palacio par rapport à leurs illustrations d’une part, et de ceux – ci avec le contenu du corpus proto – Magliabechiano ( Ixtlilxochitl et Magliabechiano ) en un deuxième temps:         – Quetzalcoatl est ainsi paré du quetzalcoxolite, le fardeau de plumes de quetzal (codex de Florence ) et de quetzalcoxollamamalli, panache de plumes ;                     – Teteoinnan porte une ornementation de plumes d’aigle quavivihtzetzeliuhqui (codex de Florence ) ;                                                                                                                 – Tlaloc coiffe une couronne de plumes (de hérons ) aztatzontli ;                                  – Ciaucoatl porte une coiffure de plumes d’aigle quauhzontli;                                                                                                                      – Tezcatlipoca arbore un panache de 2 plumes piquées dans une boule de duvet.


Tlahuizcalpantecuhtli, l'un des aspects de Quetzalcoatl
Codex Borbonicus, f.10

Tlahuizcalpantecuhtli, illustration by Phil Mursell , détail des attributs

  • Codex Telleriano-Remensis: Ritual, Divination, and History in a Pictorial Aztec Manuscript, livre en anglais de Eloise Quiñones Keber, professeur d’histoire de l’art au Baruch College et au CUNY Graduate Center, spécialiste en art précolombien, publié par la University of Texas Press,1995.                                                                l’auteur décrit le contenu iconographique des feuillets du codex où sont rapportés les principales fêtes aztèques, chaque dieu y étant associé avec les parures qui lui sont propres : p. 141 Paynal et sa couronne de plumes ( feuillet 2R ); p. 144 Tlazolteotl ( feuillet 3R ); Tezcatlipoca ( feuillet 3V ); p.149  Xochiquetzal ( feuillet 6R ); p.165 Quetzalcoatl ( feuillet 8V ), etc…
  • Le grand temple de Mexico (E.) Guillemin-Tarayre, Ingénieur des Mines, membre de la mission de recherche minéralogique en 1864 au Mexique,  in: Journal de la Société des Américanistes. Tome 11-1, 1919. pp. 97-120, numérisé par Persée.                                                                                                                             P.101, l’auteur cite le manuscrit de José Acosta  ( 1539 – 1600 ) .                             Ce jésuite espagnol du XVIe siècle, missionnaire et naturaliste, décrit l’idole du dieu dans son oratoire au sommet du Templo Mayor.                                                         Le texte est accompagné d’une planche montrant les symboles de Huitzilopochtli sous la forme du colibri ( voir l’article dédié à l’architecture ).
  • La p.5 du livre en anglais Mask of the spirit : image and metaphor in Mesoamerica, de Peter T. Markman, département de littérature et Roberta H. Markman, département de littérature comparée à la Caliornia State University Long Beach, publié par la University California Press, 1989, dont des extraits ont été numérisés par Google Books.

    Cotinga

    Les auteurs mentionnent l’association des valeurs solaires et célestes à la figure de Huitzipochtli paré de pendentifs en plumes bleues de cotinga rapportée dans la Relación de Texcoco de 1582 par Juan Bautista Pomar, historien et chroniqueur métis.

  • La p.36 du livre mitos aztecas y mayas, en espagnol, de Karl Taube, mésoaméricaniste américain, archéologue, épigraphiste et anthropologue, depuis 2006 professeur d’anthropologie au College of Humanities, Arts, and Social Sciences de l’Université de Californie à Riverside, publié par les éditions Akal, 1996, partiellement numérisé par Google Books.                                                                                                        La déesse de la beauté et des plaisirs physiques Xochiquetzal  se distingue notamment, écrit l’auteur, par les deux panaches de plumes vertes de quetzal qu’elle porte à la façon de cornes.
  • Itzpapalotl , codex Borgia

    L’article en espagnol Las alas de la tierra : reflexiones sobre algunas representaciones de Itzapapayotl, « Mariposa de obsidiana », diosa del Mexico antiguo de Guilhem Olivier, Instituto de Investigaciones Historicas, UNAM, Mexico, EPHE Paris,  in : Le Mexique préhispanique et colonial : hommage à Jacqueline de Durand – Forest par Jacqueline de Durand-Forest, Patrick Lesbre, éditions L’Harmattan, 1994, ouvrage partiellement numérisé par Google Books.                                                                       Aux pages 97 – 98 l’auteur relève les particularités de la déesse Itzapapayotl décrites dans le Codex Borgia – dont le port d’une boule de plumes blanches sur le front.

  • L’article en espagnol Iconografía de una imagen de Iztac Mixcóatl, una imagen en el Códice Telleriano – Remensis de Carmen Aguilera, Biblioteca National de Antropología e Historia, in : Estudio de cultura otopame,  vol.5, éditions Universidad Nacional Autónoma de México, 2006.                                                                                                                         P.143 -145, l’auteur analyse la représentation pictographique du dieu, décrivant sa coiffure composée d’une calotte dont la partie inférieure est couverte de duvet, d’une frange de plumes courtes d’aigle ( associé à Mixcoatl ) de couleur marron et d’une frange de 6 plumes de quetzal. De la couronne du dieu pend le cuauhpilolli constitué de deux grandes plumes d’aigle, symbole solaire.
  • L’ouvrage  en italien –  L’occupazione del paesaggio. Aztechi ed europei nella valle del Messico ( titre original : Eating landscape : aztec and european occupation of Tlatocan ), de Philip P. Arnold, professeur associé en  sciences de la religion à la Syracuse University, spécialisé dans les traditions amérindiennes, publié chez Jaka Books, 1999, numérisé partiellement par Google Books.                                           P.74, l’auteur décrit l’iconographie familière du dieu Tlaloc, dont les ornements rituels associés aux tlaloque étaient des plumes de héron placés dans ses cheveux, représentant les nuages s’accumulant dans le ciel.                                                     P. 131 l’auteur associe les plumes du motmot, oiseau acquatique, au dieu Tlaloc.
  • Motmot

  • Le livre Tlaloc et Huitzilopochtli, dieux du panthéon aztèque, mémoire de maitrise de Sophie François ; sous la dir. de Adelaïde de Chatellus maitre de conférence à Paris IV – Sorbonne, département de Littérature contemporaine en langue espagnole
    Théorie du texte, éditions Lulu.com, extraits numérisés par Google Books.                Pages 23 à 25 l’auteur décrit le dieu Tlaloc et ses attributs, ou les plumes de héron, symbolisant les nuages, jouent une dynamique de contraste métaphorique avec le noir de son visage, symbole de tempête.

Tlaloc, codex Ichtlilxochitl

  • L’article Le Serpent à plumes, des Olmèques à Teotihuacán, de Jean-Claude Delhalle membre du personnel technique de l’Université, auteur de nombreux ouvrages sur l’archéologie et l’histoire de l’art de la Méso-Amérique et Albert Luykx , membre de l’université de Liège, in: Revue de l’histoire des religions, tome 199 n°2, 1982. pp. 123-130. Outre que l’association des plumes de quetzal à la figure tutélaire du dieu, les auteurs mettent en lumière, p.128, la fusion olmèque de deux symboles qui ont donné naissance à Quetzalcoatl, le serpent chthonien  »gratifié  » par la plume solaire  » d’aspirations cosmiques « .
  • L’ouvrage en anglais Codex Telleriano-Remensis: ritual, divination, and history in a pictorial aztec manuscript  par Eloise Quiñones Keber, professeur d’histoire de l’art au Baruch College et au CUNY Graduate Center, spécialiste en art précolombien, publié par la University of Texas Press,  1995.                                                                                                                             P.165, l’auteur détaille les attributs de Quetzacoatl tel qu’il est peint dans le codex.
  • Un extrait du livre déjà cité Aztecs : an interpretation , de Inga Clendinnen, p. 168, où l’auteur aborde un autre aspect sémantique lié à la plume: celui de référant sexuel par association avec des symboles guerriers masculins – tels le ramage du héron ou de l’aigle – portés par des déesses, et de l’articulation subtile de son message lors de sa juxtaposition avec les insignia féminines.


La déesse Tlazolteotl, déesse de la purification , portant des plumes d'aigle, symbole de virilité
Codex Borgia

  • L’article Hymne à Mexico Tenochtitlan de Patrick Saurin, docteur en Histoire,  in : Le Mexique préhispanique et colonial : hommage à Jacqueline de Durand – Forest par Jacqueline de Durand-Forest, Patrick Lesbre, éditions L’Harmattan, 1994, ouvrage partiellement numérisé par Google Books.                                                             L’auteur indique pages 332 et 334 que Huitzilopochtli est désigné comme le  » héron bleu  » mais que le dieu du feu Xiuhtecuhtli est également associé dans le Codex de Florence à un oiseau bleu, couleur turquoise ( le cotinga ? ).

La plume elle – même devient symbole du dieu – Soleil,  Tonacatecuhtli  » el señor de nuestro sustento  » :

  • Le livre en espagnol Dioses prehispánicos de México: mitos y deidades del panteón náhuatl  par Adela Fernández, ( voir plus haut ).                                                          P. 103 les plumes noires et blanches symbolisent les plumes d’aigle et par conséquent le Soleil lui – même .                                                                              P.82 l’auteur cite le Codex Borgia selon lequel la plume noire du corbeau et la plume rouge du guacamaya sont des symboles du soleil nocturne ou soleil mort.

Corneille de Sinaloa ( corvus sinaloae ), Mexique, depuis la galerie de jbpowell, flickr

Guacamaya

Mythes des origines

INTRODUCTION

Les Mexicas, peuple de nomades venus du nord, ont des origines incertaines. Derniers arrivés dans la plaine fertile de la vallée de Mexico au XIII siècle au terme d’une longue migration, ils s’imposent d’emblée par la force auprès des populations locales sédentarisées. La stratégie d’hégémonie aztèque s’appuie sur des fondements mythologiques empreintés à l’écheveau des traditions des grandes civilisations mésoaméricaines olmèques et toltèques éteintes à l’époque classique, dont ils se revendiquent les seuls héritiers. De ce fait, la religion mexica est affaire d’une légitimation identitaire complexe, puisqu’elle entremêle à la tradition de l’épopée mystique de ses propres origines un panthéon archaïque composé de divinités et d’attributs autochtones préexistants à sa genèse.

Elle est aussi affaire politique, car cet héritage désigne également les Aztèques en tant que  »peuple élu  », leur assignant la tâche écrasante de garantir la bonne marche de l’univers par la systématisation des rituels et des offrandes nourricières aux divinités, par la pratique des guerres fleuries et des sacrifices.

  • L’extrait de la p.47 du livre Histoire de la littérature Nahuatl: sources, identités, représentations, écrit par Amos Segala, directeur de Recherche Emérite au CNRS et directeur international du Programme « Séminaires internationaux Archivos », publié aux éditions Bulzoni editore, 1989 , partiellement disponible sur Google books.                                                                                                                           Selon l’auteur Huitzilopochtli, dieu tribal aztèque, serait la fusion symbolique des Mexicas avec le peuple toltèque sédentarisé.


Colibri ou Huitzilin

  •  La Chronique de Sabine Mund, directrice du département Art belge, moderne et contemporain chez Pierre Bergé & Associates, ancienne rédactrice en chef de la revue Arts Antiques Auctions, diplômée en histoire de l’art à l’Université Libre de Bruxelles, 2000, vol. 78, n° 2, pp. 644-645, numérisée par Persée – au sujet du livre Le grand temple de Mexico, du mythe à la réalité : l’histoire des Aztèques entre 1325 et 1521, écrit par Daniel Lévine, Professeur à l’Université de Paris Sorbonne, titulaire de la chaire d’archéologie des civilisations de l’Amérique préhispanique (1998), conseiller scientifique pour l’archéologie et les Instituts Français de Recherche à l’Etranger au ministère de la recherche (Direction de la Recherche SHS) depuis 2003, in Revue belge de philologie et d’histoire, Paris, éditions Artcom’ 1997.                                Dans cette chronique Sabine Mund explicite le propos du professeur Lévine de mettre en évidence la volonté des Aztèques  » d’enraciner leur histoire dans un passé  » préexistant.
  • L’article numérisé par Persée Le Serpent à plumes, des Olmèques à Teotihuacán, co écrit par Jean-Claude Delhalle, membre du personnel technique de l’Université, auteur de nombreux ouvrages sur l’archéologie et l’histoire de l’art de la Méso-Amérique et Albert Luykx , membre de l’université de Liège in: Revue de l’histoire des religions, tome 199 n°2, 1982. pp. 123-124.                                         Les auteurs, en montrant la continuité de la pensée religieuse des Olmèques à Teotihuacan rappellent que le serpent à plumes est appelé Quetzalcoatl par les Aztèques, illustrant ainsi le processus d’assimilation des anciennes traditions par les Mexicas.
  •  Le rapport en anglais The emperors’ cloak: aztec pomp, toltec circumstances de Patricia Rieff Anawalt, anthropologue, membre de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation, publié en format Pdf sur le site de Antonio de la Cova, professeur – assistant d’études sur le monde latino – américain, réunissant des ressources destinées aux chercheurs universitaires.
    Ce document offre un exemple concret de légitimation du pouvoir aztèque présenté comme l’héritier des traditions de l’âge d’or mexicain par la reprise des motifs des regalias toltèques pour la confection des manteaux des tlatoani.
  • Le texte en langue espagnole En torno a la noción de lo sagrado en la cosmovisión mesoamericana écrit par Felix Báez-Jorge, professeur en anthropologie sociale à l’université de Veracruz, docteur en ethno histoire et histoire contemporaine à l’université de País Vasco (Bilbao) et publié en juillet 2008 dans les Cuadernos de Trabajo de l’Instituto de Investigaciones Histórico-Sociales de l’université de Veracrux, n°31, disponible sur le site de l’Universidad Veracruzana en format Pdf.                                                                                                                               Ce document propose une réflexion appliquée au contexte mésoaméricain sur les mécanismes qui permettent à une société de s’auto définir et les enjeux politiques qui façonnent la mise en place de tout système religieux.

A propos de la guerre fleurie :

  • le texte la vie quotidienne des Aztèques à la veille de la conquête espagnole de Jacques Soustelle, ethnologue français, membre de l’Académie française, Hachette, p.123, cité dans Ecrits d’ailleurs, Georges Bataille et les ethnologues par Dominique Lecoq,chercheur au CNAM et Jean-Luc Lory, ethnologue au CNRS, directeur adjoint de la fondation  »Maison des sciences de l’Homme  », publié par le Centre coopératif de recherche et de diffusion en anthropologie (Fondation Maison des sciences de l’homme) ,  partiellement numérisé sur Google books.                                                                                                                           P. 48 Soustelle décrit les contraintes politico sociales de la xochiyaoyotl
  • L’article en espagnol  La historia según Chimalpahin de Rubén Romero Galván José, docteur en Ethnologie, Ecole des Hautes Etudes Sociales de París in : Journal de la Société des Américanistes. Tome 84-2, 1998. pp. 185-186, numérisé par Persée.                                                                                                                 L’auteur y présente la mise en place de la xochiyaoyotl sous les contraintes du système de croyances aztèques.

A L’ORIGINE ETAIT … LA PLUME

La plume est une composante fondatrice de l’épopée aztèque, elle en est le principe fécondant : sa portée sémiologique apparaît dès les origines de ce peuple venu d’Aztlàn, lieu mythique à la localisation perdue.

  • A la page 21 du 3ème chapitre du manuscrit Histoire des Indes de Nouvelle Espagne et des Îles de la Terre Ferme –  appelé aussi Codex Duràn – rédigé par  Diego Duràn  ( Espagne vers 1537 — 1588)  missionnaire dominicain et historien espagnol ayant vécu en Nouvelle Espagne, traduit de l’espagnol, annoté et présenté par Doris Heyden, spécialiste de la Méso-Amérique, en particulier des civilisation du Mexique central, co – fondatrice du cercle Mexican Renaissance; vol.210 de la coll. : The civilization of the  American Indian series  , publié par University of the Oklahoma Press, numérisé intégralement par Google Books.                                      Duràn, éminent nahualiste, traduit le mot Aztlàn par  » lieu des hérons  » dans le sens de  » lieu de la blancheur  » en référence à la couleur des plumes de cet oiseau.
  • L’extrait de L’origine des Aztèques, p.78 et p. 79 , de Christian Duverger mésoaméricaniste français, directeur du Centre de Recherche sur l’Amérique préhispanique (CRAP) et directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, où il détient la chaire d’anthropologie sociale et culturelle de la Méso-Amérique, Éditions du Seuil, 1983, partiellement publié par Google Books.       L’auteur rappelle que l’étymologie du mot viendrait vraisemblablement de azatatl ( aigrette ), qui aurait donné l’adjectif aztac, soit  » de la couleur ( blanche ) des plumes de l’aigrette « .

Selon ces deux auteurs la pureté symbolique du lieu est ainsi évoquée par la qualité des plumes elles – mêmes.

Aigrette neigeuse du Mexique ( Egretta thula )